Un jour de Octobre...

Piqûre de rappel...En Octobre 2002, l'affaire des 13 adolescents noirs,brûlés vifs dans une maison à New Cross en Angleterre par des partisans de l'extrême droite qui ont lancé une bombe,fait l'objet d'une nouvelle enquête.

La Haute Cour cède à la mobilisation sans relâche des familles des victimes.

La seconde enquête a débouché sur le même verdict en mai 2004,et,en Mars 2005 les familles des victimes se sont vu refuser la permission de contester le verdict.

Le 21 janvier 1981, les rues de Londres sont couvertes de manifestants.

Ils manifestent leur colère devant le County Hall de Londres pour faire pression sur l’enquête policière en cours suite au meurtre raciste le 18 janvier de 13 adolescents noirs,brûlés vifs dans une maison à New Cross par des partisans de l’extrême droite qui ont lancé une bombe.

Dans la soirée du 17 Janvier 1981, une fête d'anniversaire a lieu au 439 New Cross Road, dans le sud de Londres.

Les jeunes fêtaient l'anniversaire commun de deux filles lorsqu'ils ont été piégés par la fumée et les flammes.

La police ,appelée plus tôt dans la soirée, suite à des plaintes pour tapage nocturne privilégie un acte de vengeance et écarte le motif racial ,nourrissant la colère des populations noires d'autant que les survivants parlent d'une voiture blanche garée devant la maison qui a démarré rapidement dès que le feu a commencé.

La police dont l'intégrité est mise en cause ,est vivement critiquée,accusée de laxisme.

Un comité d'action a été formé pour faire pression sur la police afin qu'elle mène une enquête plus approfondie.

Le 2 Mars plus de 20.000 personnes ont défilé dans Londres pour protester contre l'inaction de la police en insistant sur l'indifférence.

Personne n'a jamais été inculpé dans le cadre de l'incendie.

Pour le 30ième anniversaire, une plaque commémorative a été dévoilée pour rendre hommage à ceux qui ont perdu leurs vies.

Bien que 13 adolescents ont perdu la vie dans l'incendie,une 14ième victime figure sur la plaque.

Elle est tombée d'un balcon ,traumatisée par la perte de ses deux meilleurs amis.

Andrew Gooding (18.02.1962 – 18.01.1981)

Owen Thompson (11.09.1964 – 18.01.1981)

Patricia Johnson (16.05.1965 – 18.01.1981)

Patrick Cummings (21.09.1964 – 18.01.1981)

Steve Collins (2.05.1963 – 18.01.1981)

Lloyd Hall (28.11.1960 – 18.01.1981)

Humphrey Geoffrey Brown (4.07.1962 – 18.01.1981)

Roseline Henry (23.09.1964 – 18.01.1981)

Peter Campbell (23.02.1962 – 18.01.1981)

Gerry Paul Francis (21.08.1963 – 18.01.1981)

Glenton Powell (18.01.1966 – 25.01.1981)

Paul Ruddock (19.11.1960 – 09.02.1981)

Yvonne Ruddock (17.01.1965 – 24.01.1981)

 

Anthony Berbeck (17.08.1962 – 09.07.1983)


Piqûre de rappel...Le 2 octobre 1983,Thomas Sankara prononce son discours d'orientation politique:" ...Notre peuple a subi l’épreuve de luttes héroïques et a enfin remporté la victoire dans la nuit devenue désormais historique du 4 août 1983. Cela fera bientôt deux mois que la révolution est en marche irréversible dans notre pays. Deux mois que le peuple combattant de Haute-Volta s’est mobilisé comme un seul homme derrière le Conseil national de la révolution pour l’édification d’une société voltaïque nouvelle, libre, indépendante et prospère ; une société nouvelle débarrassée de l’injustice sociale, débarrassée de la domination et de l’exploitation séculaires de l’impérialisme international.A l’issue de ce bref chemin parcouru, je vous invite, avec moi, à jeter un regard rétrospectif afin de tirer les enseignements nécessaires pour déterminer correctement les tâches révolutionnaires qui se posent à l’heure actuelle et dans le prochain avenir. En nous dotant d’une claire perception de la marche des événements, nous nous fortifions davantage dans notre lutte contre l’impérialisme et les forces sociales réactionnaires.En somme : d’où sommes-nous venus ? Et où allons-nous ? Ce sont là les questions de l’heure qui exigent de nous une réponse claire et résolue, sans équivoque aucune, si nous voulons marcher hardiment vers de plus grandes et de plus éclatantes victoires....."


Piqûre de rappel...Le 4 octobre 2014 mourrait Jean-Claude Duvalier, dit "Bébé Doc",président de la République d'Haïti de 1971 à 1986 après le décès de son père, François Duvalier,

dit « Papa Doc ».

À 19 ans, il devenait le plus jeune chef d'État au monde,et,se proclamait président à vie avant d'être renversé en 1986.

Comme son père, il a dirigé son pays d'une main de fer, muselant l'opposition, arrêtant les dissidents en s'appuyant sur la milice paramilitaire des "Tonton Macoute".

Jean-Claude Duvalier était revenu à la surprise générale en Haïti en 2011 après avoir passé 25 ans en exil en France.

Accusé de crimes contre l'humanité et de détournement de fonds, il n'aura finalement pas été jugé.


Piqûre de rappel …Le 7 octobre 1987, lors d'un de ses derniers conseils des ministres, le président Sankara distribua une copie de la lettre de Ché Guévara adressée à son ami Fidèle Castro avant de quitter l’île de Cuba. Un passage de la lettre dit ceci : « Je m’en vais. Je sais que je laisse ma femme et mes enfants. La révolution établie à Cuba s’occupera de ma femme et de mes enfants ». Un ministre demanda au Président Sankara ce que signifiait cette lettre. Il lui répondit : « Comprenne qui pourra »….

Le 21 décembre 1949 naît à Yako Thomas Isidore Noël Sankara,président du Burkina Faso,panafricaniste qui incarna et dirigea la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors du coup d'État de son successeur Blaise Compaoré.
Issu d'une famille catholique, Thomas Sankara était un « Peul-Mossi ». Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Il a suivi une formation d'officier à Madagascar et devint en 1976 commandant du centre de commando de Pô. La même année, il fait la connaissance de Blaise Compaoré avec lequel il formera le Regroupement des officiers communistes dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani.
En septembre 1981, il devient secrétaire d'État à l'information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Et démissionne le 21 avril 1982, en déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »
Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d'État porte au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo.et, Sankara devint premier ministre en janvier 1983, mais il est limogé et mis aux arrêts le 17 mai, après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand.
Suite à un nouveau coup d'État, le 4 août 1983 Thomas Sankara accède à la présidence. Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son «Discours d'orientation politique», écrit par Valère Somé. Son gouvernement retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il créa les Comités de défense de la révolution.
Thomas Isidore Noël Sankara est assassiné avec 12 de ses compagnons le 15 octobre 1987,lors d'un coup d'État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré «décédé de mort naturelle» par un médecin militaire. L'absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabè a été condamnée en 2006 par le Comité des droits de l’homme des Nations unies.

 

Il fût assassiné 7 jours après son dernier discours public en hommage à Che Guevara ,Il avait à peine 38 ans.Son leitmotiv «La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »....


Piqûre de rappel …Le 8 octobre 1935: création du Régiment des tirailleurs sénégalais de la Côte française des Somalis.

Le bataillon rejoint la France au début 1945 et forme avec 2 autres le Régiment de marche d’Afrique équatoriale française et somalie.

Les tirailleurs sénégalais sont un corps de militaires constitué au sein de l’Empire colonial français en 1857.

Ils sont recrutés dans toute l’Afrique. 

Le 1er avril 1940 le nombre total des tirailleurs sénégalais mobilisés est estimé à 179 000 selon le ministère français de la Défense, dont 40 000 engagés dans les combats en métropole. Près de 17 000 ont été tués ou blessés au combat ou ont disparu durant l'année suivante.

L'historien américain Raffael Scheck ,professeur au Colby College , qui a enquêté dans les archives militaires françaises et allemandes, estime qu'au total près de 3 000 tirailleurs sénégalais auraient été exécutés par la Wehrmacht en mai-juin 1940,des crimes de guerre perpétrés non pas par des SS, mais par l'armée régulière allemande.

Pour rappel,le 19 juin, les Allemands sont aux portes de Lyon et le 25e régiment de tirailleurs sénégalais est envoyé dans un « combat pour l'honneur » avec pour ordre : « En cas d'attaque, tenir tous les points d'appui sans esprit de recul, même débordé. »

Une bataille annoncée sans retour pour la plupart des 1 800 Africains. En deux jours, il y aura plus de 1 300 tués dans leurs rangs. Certains tirailleurs, faits prisonniers et même blessés, sont séparés du reste de la troupe, puis massacrés à découvert à la mitrailleuse et achevés sous les chenilles de chars d'une unité SS.

Au lendemain de la défaite de juin 1940, près de 70 000 soldats indigènes faits prisonniers par les Allemands, au lieu d'être envoyés dans les stalags en Allemagne, ont été regroupés en France occupée dans 22 Frontstalags où ils ont été soumis à des conditions de détention extrêmement difficiles.

Après l'Appel du 18 juin 1940, les unités de tirailleurs sénégalais qui se trouvaient en Afrique équatoriale française se sont ralliées à la France libre et ont combattu à Koufra, Bir-Hakeim, El-Alamein.

Après la Seconde Guerre mondiale,les tirailleurs interviennent encore en Indochine (1945-1954), à Madagascar (1947) et en Algérie (1954-1962).

Les régiments de tirailleurs sénégalais sont transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962.

Dans la foulée,en 1959 puis en 1960, le Parlement français a adopté un dispositif dit de « cristallisation »,prévoyant le gel de la dette contractée par l’Empire français et qui échoit à la seule métropole, par blocage de la valeur des points de pension à la valeur atteinte lors de l’accession à l’indépendance des pays, dont les anciens tirailleurs étaient ressortissants.

La cristallisation concerne :
- la retraite du combattant pour ceux qui sont titulaires de la carte du combattant et âgés de plus de 65 ans ;
- la pension militaire d’invalidité pour ceux qui ont été blessés au combat ou en service ;
- la pension militaire de retraite pour ceux dont les services ont atteint une durée déterminée en fonction de leur statut ;
- la pension de réversion aux veuves.

En 1980, près de 700 anciens combattants ont porté plainte et obtenu gain de cause contre la France devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU pour discrimination raciale.

Le 30 novembre 2001, le Conseil d’État, dans son arrêt Diop, juge que le fait de verser des prestations «cristallisées» aux anciens combattants et aux anciens fonctionnaires civils ou militaires viole la Convention européenne des droits de l’Homme et constitue une discrimination illégale.

En conséquence, le Conseil d'État a rendu un arrêt condamnant la France à verser au plaignant, un tirailleur sénégalais, Amadou Diop, une pension établie au même taux que celui en vigueur pour les Français et à lui payer les arriérés dus.
En 2005, Tahar Saïm, ancien militaire algérien vivant à Oran avec 76 euros par mois, a obtenu du tribunal administratif de Poitiers la revalorisation complète de sa pension.
Malheureusement, Amadou Diop et Tahar Saïm, à l'instar d'autres anciens combattants, sont morts avant d'avoir pu bénéficier de cette décision des tribunaux.

En 2002, le montant de l’ensemble des pensions et retraites reçoit un indice correcteur lié au pouvoir d’achat de chaque pays tel que défini par l’Onu. Les pensions et retraites des anciens tirailleurs sont alors réévaluées de 20%.

Mais il faudra attendre le conseil des ministres du 26 septembre 2006 pour l'annonce de la décristallisation totale des prestations dites «du feu», c’est-à-dire des retraites du combattant et des pensions militaires d’invalidité.Après presque 50 ans de contentieux,le Parlement français a finalement voté le 15 novembre 2006 la revalorisation des pensions des soldats des ex-colonies dans le cadre du budget 2007 des anciens combattants. 84 000 anciens combattants coloniaux de 23 nationalités devaient en bénéficier.


Piqûre de rappel …Le 9 octobre 1967, Ernesto Guevara dit

« le Che » est exécuté sur ordre du président bolivien.

Son corps photographié par les journalistes paraît vivant: les yeux grands ouverts, presque souriant.

Déjà héros de son vivant,il devient un mythe.

En 1964,le Che,révolté par le colonialisme et le néocolonialisme,entame une tournée africaine (Algérie, Egypte, Guinée, Ghana, Mali, Tanzanie…) en disant : « L’Afrique représente l’un des plus grands champs de bataille contre toutes les formes d’exploitation existant dans ce monde »….

Le 24 février 1965, Che Guevara de son vrai nom Ernesto Rafael Guevara de la Serna,qui effectue sa deuxième visite officielle à Alger,pour assister au Séminaire économique de solidarité afro-asiatique en sa qualité de ministre de l’Industrie à Cuba,prononce un discours mémorable:
« Chers frères,
Cuba se présente à cette conférence,bien décidé à être, de sa propre initiative, la voix des peuples d’Amérique. Comme nous l’avons souligné en d’autres occasions, Cuba s’exprime en outre depuis sa condition de pays sous-développé attelé à construire le socialisme.
Ce n’est pas un hasard si notre délégation est autorisée à formuler son opinion dans le cercle des peuples d’Asie et d’Afrique.

Une aspiration commune, la défaite de l’impérialisme, nous unit dans notre marche vers l’avenir ; un passé commun de lutte contre un même ennemi nous a unis tout au long du chemin déjà parcouru.
Ceci est une assemblée des peuples en lutte.

Le combat, qui exige la somme de tous nos efforts, se développe sur deux fronts d’égale importance.

La lutte contre l’impérialisme, pour se débarrasser des entraves coloniales ou néocoloniales, qui se mène par les armes politiques, par les armes à feu ou en combinant les deux, n’est pas indépendante de la lutte contre le retard et la pauvreté.

Ce sont deux étapes sur une même route, riche et juste à la fois.

Il est impératif d’obtenir le pouvoir politique et de liquider les classes des oppresseurs ; mais ensuite, il faut se frotter à la deuxième étape de la lutte qui requiert, si seulement c’est possible, des caractéristiques plus difficiles encore que la première.
Depuis qu’ils se sont emparés du monde, les capitaux monopolistiques maintiennent dans la pauvreté la majorité du genre humain et partagent le gâteau entre les pays les plus puissants.

Le niveau de vie de ces pays repose sur la misère des nôtres.

Pour élever le niveau de vie des peuples sous-développés, il faut donc lutter contre l’impérialisme.

Chaque fois qu’un pays s’arrache de l’arbre impérialiste, ce n’est pas seulement une victoire dans une bataille partielle contre notre ennemi fondamental, mais aussi une contribution à son réel affaiblissement et un pas vers la victoire définitive.
Il n’y a pas de frontières dans cette lutte à mort, il nous est impossible de rester indifférents à ce qui se produit ailleurs sur la terre.

Une victoire d’un pays, quel qu’il soit, contre l’impérialisme, est toujours notre victoire, tout comme la défaite d’une nation, quelle qu’elle soit, est une défaite pour tous.

La pratique de l’internationalisme prolétarien n’est pas seulement une obligation des peuples en lutte pour garantir un avenir meilleur, c’est aussi une absolue nécessité. Lorsque l’ennemi impérialiste, d’Amérique du nord ou d’ailleurs, développe son action contre les peuples sous-développés et les pays socialistes, une logique élémentaire impose la nécessité d’une alliance des peuples sous-développés et des pays socialistes. Même s’il n’y avait aucun autre facteur d’union, l’ennemi commun devrait en constituer un.

Il est clair que ces unions ne peuvent pas germer spontanément, sans discussions, sans un pacte préalable qui est parfois douloureux.

Chaque fois qu’un pays est libéré, je l’ai déjà dit, c’est une défaite du système impérialiste mondial.

Pourtant, il nous faut en convenir, cet émiettement n’est pas le simple fruit d’une proclamation d’indépendance ou d’une victoire par les armes dans une révolution : il survient lorsque cesse de s’exercer la domination économique impérialiste sur un peuple.

Les pays socialistes ont donc un intérêt vital à voir cet émiettement se produire vraiment, et il est de notre devoir international, celui qui fixe l’idéologie qui guide nos pas, de contribuer par nos efforts à une libération aussi rapide et profonde que possible.

Il y a une conséquence à tirer de tout cela : le développement des pays qui empruntent aujourd’hui le chemin de la libération doit être financé par les pays socialistes.

Je le dis ainsi, sans intention de me livrer à un chantage, sans ménager d’effet d’annonce ni tenter un rapprochement facile avec l’ensemble des peuples afro-asiatiques.

C’est une conviction profonde.
Il ne peut y avoir de socialisme s’il n’y a pas un changement dans les consciences qui soit la source d’une nouvelle attitude fraternelle envers l’humanité.

Ce changement est autant de nature individuelle, dans la société où se construit le socialisme ou dans celle où il est déjà construit, que de nature mondiale, concernant tous les peuples qui souffrent de l’oppression impérialiste.
Nous croyons que c’est dans cet état d’esprit qu’il faut faire face à notre devoir d’assistance envers les pays dépendants, et qu’il n’est plus question de parler de développer un commerce fondé sur le principe du bénéfice mutuel, comme il se fait sur la base de prix que la théorie de la valeur et les relations internationales des échanges inégaux, produits de cette même théorie de la valeur, opposent aux pays attardés.

Comment peut-on entendre par « bénéfice mutuel » la vente aux prix du marché mondial des matières premières qui coûtent sueur et souffrances sans limites aux pays sous-développés contre l’achat aux prix du marché mondial des machines fabriquées dans les grandes usines automatisées actuelles ?

Si nous établissons ce genre de relations entre pays sous-développés et pays socialistes, il nous faut admettre que ces derniers sont, d’une certaine manière, complices de l’exploitation impériale.

On peut argumenter sur le fait que le montant des échanges avec les pays sous-développés constitue la part mineure du commerce extérieur des pays socialistes.

C’est une grande vérité, mais elle n’élimine pas le caractère immoral de l’échange.
Les pays socialistes ont le devoir moral de mettre un terme à leur complicité tacite avec les pays exploiteurs de l’Occident.

Le volume aujourd’hui limité des échanges commerciaux ne laisse présager de rien.

En 1950, Cuba ne vendait qu’occasionnellement du sucre à l’un ou l’autre des pays du bloc socialiste, principalement par l’entremise de courtiers anglais ou d’autres nationalités. De nos jours, quatre-vingt pour cent de son commerce s’effectue avec les pays socialistes.

Tous ses approvisionnements vitaux viennent du camp socialiste, dont Cuba fait d’ailleurs désormais partie.

Il serait aussi inexact d’affirmer que notre adhésion au camp socialiste a pour seule origine l‘augmentation des échanges commerciaux, que d’attribuer l’augmentation des échanges à l’élimination des vieilles structures et à l’adoption d’une version socialiste du développement. Ces deux extrêmes se rejoignent et ils sont interdépendants.
Nous ne progressons pas dans la voie qui nous mène au communisme en franchissant toutes les étapes prévues ; notre progression n’est pas la conséquence logique d’un développement idéologique mené selon une fin déterminée. Les vérités du socialisme et les rudes vérités de l’impérialisme, ont progressivement forgé notre peuple, lui montrant la voie que nous avons ensuite adoptée en toute conscience.

Les peuples d’Afrique et d’Asie qui voudront aller vers leur libération définitive devront suivre cette même route.

Ils y viendront tôt ou tard, même si aujourd’hui un adjectif quelconque définit leur socialisme.

A nos yeux, il n’y a pas d’autre définition valable du socialisme que l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Tant que celle-ci ne se produit pas, nous n’en sommes qu’à la période de construction de la société socialiste. Si cette abolition n’a pas lieu, si, à la place, l’éradication de l’exploitation stagne ou même recule, il est exclu d’évoquer la construction du socialisme.

Notre raisonnement est que les investissements des pays socialistes dans leur propre territoire pèsent directement sur le budget de l’état, et que le processus de fabrication doit impliquer une chaîne de production complète, jusque dans les plus petits détails de la manufacture, pour que celui-ci récupère son investissement.

Nous proposons que de tels investissements soient envisagés dans les pays sous-développés.
L’on pourrait ainsi mettre en marche une force colossale qui couve dans nos continents misérablement exploités, mais jamais aidés dans leur développement et commencer une nouvelle étape de véritable partage international du travail, prenant pour base non pas l’histoire de ce qui a été fait jusqu’à ce jour, mais l’histoire future de ce qu’on pourrait faire.
Les états dont le territoire accueillera les nouveaux investissements disposeront sur ces derniers de tous les droits inhérents à une propriété souveraine, sans en passer par le moindre paiement ou crédit.

En échange, ils seront soumis à l’obligation de fournir une quantité déterminée de produits aux pays investisseurs pendant une certaine durée et à un prix fixé d’avance.
Il n’est pas inutile d’étudier aussi la manière de financer la partie locale des dépenses que doit consentir un pays qui réalise des investissements de cette nature.

Une forme d’aide, qui ne signifie pas une distribution de devises convertibles, pourrait être la fourniture aux gouvernements des pays sous-développés de produits faciles à vendre, moyennant des crédits à long terme.
Un autre problème, difficile lui aussi à résoudre est celui de la conquête de la technique.

Le déficit de techniciens dont nous souffrons, nous autres pays du tiers-monde est bien connu de tous. Nous manquons de centres d’enseignements et de cadres formateurs.

Ce dont nous manquons parfois, c’est d’une conscience réelle de nos besoins et de la volonté de mener à bien une politique de développement technique, culturel et idéologique à laquelle soit assignée la priorité.

Les pays socialistes doivent apporter l’assistance nécessaire à la création des organismes d’enseignement technique, insister sur son caractère primordial, et fournir les cadres nécessaires pour pallier le déficit actuel. Il est nécessaire d’insister sur ce dernier point : les techniciens qui viendront dans nos pays devront être exemplaires.

Il s’agira de camarades qui devront se frotter à un milieu inconnu, souvent hostile à la technique, parlant une autre langue et aux habitudes en tout point différentes.

Les techniciens qui seront confrontés à cette tâche difficile devront être, avant tout, des communistes, dans l’acceptation la plus noble du terme.

Cette seule qualité, accompagnée d’une once d’organisation et de flexibilité fera des merveilles.
Nous savons que c’est possible puisque les pays frères ont envoyé un certain nombre de techniciens et que ces techniciens ont fait davantage pour le développement de notre pays que dix centres de formation et qu’ils ont davantage contribué que dix ambassadeurs ou cent réceptions diplomatiques.
Si les points énoncés pouvaient se concrétiser et si, en outre, était mise à la portée des pays sous-développés toute la technologie des pays développés sans en appeler au système des licences obligatoires et brevets qui protègent de nos jours les découvertes des uns et des autres, nous aurions bien progressé dans notre labeur commun.
Les batailles partielles où il a été défait sont nombreuses, mais dans le monde, il faut faire avec l’impérialisme qui reste une force considérable, et il est impossible d’aspirer à sa défaite définitive sans l’effort et le sacrifice de chacun.
Pourtant, l’ensemble des mesures que nous proposons est irréalisable unilatéralement.

Le développement des pays sous-développés doit être financé par les pays socialistes, c’est un fait, mais les forces des pays sous-développés doivent aussi s’impliquer et s’orienter résolument vers la construction d’une société nouvelles-quel que soit le nom qu’on lui donne-, dans laquelle la machine, instrument de travail, ne sera pas un instrument d’exploitation de l’homme par l’homme. Il est impossible d’exiger la confiance des pays socialistes lorsqu’on joue à mettre en balance capitalisme et socialisme, et qu’on s’applique à utiliser ces deux forces et leurs antagonismes afin de tirer avantage de leur rivalité. C’est une politique nouvelle, d’un sérieux absolu, qui doit déterminer les relations entre les deux groupes de sociétés. Il est nécessaire de souligner une fois encore, que, pour éliminer progressivement les signes de l’exploitation, les moyens de production doivent être préférentiellement entre les mains de l’état.
Impossible par ailleurs d’abandonner le développement à la plus complète improvisation : il faut planifier la construction de la nouvelle société.

La planification n’est pas un problème qui concerne nos pays de manière isolée. Nos petits pays au développement dénaturé sont détenteurs de quelques matières premières, ou sont les fabricants d’un petit nombre de produits manufacturés ou semi-manufacturés et ils manquent de presque tous les autres.

Dès le premier instant, la planification devra tendre à une certaine régionalité. C’est ainsi que pourront s’harmoniser les économies des pays et que nous pourrons atteindre une intégration que la base d’un véritable bénéfice mutuel.
Nous croyons notre voie actuelle pleine de dangers et il ne s’agit pas de dangers inventés de toutes pièces ni prévus dans un avenir lointain par un esprit supérieur.

Les dangers qui nous guettent sont le résultat tangible des réalités qui s’abattent sur nous.

La lutte contre le colonialisme en est à sa phase finale, mais, à notre époque, le statut colonial reste la simple conséquence de la domination impérialiste. Par définition, tant qu’existera l’impérialisme, sa domination s’exercera sur d’autres pays.

De nos jours, cette domination s’appelle néocolonialisme.
C’est en Amérique du sud, dans tout un continent, que le néocolonialisme s’est d’abord développé. Il commence aujourd’hui à se faire remarquer, de manière croissante en Afrique et en Asie.

Il y pénètre et s’y étend de différentes manières.

La première est la manière brutale que nous avons connue au Congo. Allusion à l’assassinat, le 17 janvier 1961, au Katanga, de Patrice Lumumba, premier ministre de la république démocratique du Congo,dont la disparition satisfaisait les intérêts de la Belgique et des Etats-Unis, qui s'inquiétaient d’un rapprochement du Congo et de l’URSS

La force brute, sans tergiversation ni fausse pudeur, est l’arme ultime dont il dispose.

Mais il en est une autre plus subtile : la pénétration dans les pays qui accèdent à la liberté politique, le tissage de liens avec les bourgeoisies autochtones naissantes, le développement d’une classe bourgeoise parasitaire qui entretient une solide alliance avec les intérêts de la métropole, qui s’appuient sur une relative aisance ou sur un développement provisoire du niveau de vie des peuples.

Ce développement trouve son origine dans le simple passage des relations féodales aux relations capitalistes, qui dans les pays très attardés représentent déjà un grand progrès, indépendamment des conséquences, néfastes à long terme, que ces relations peuvent avoir pour les travailleurs.
Le néocolonialisme a sorti ses griffes au Congo. Ce n’est pas une preuve de force, mais de faiblesse ; il a dû recourir à son arme ultime, utiliser la force en guise d’argument économique, ce qui génère de puissantes réactions adverses.

Mais le néocolonialisme s’exerce aussi dans d’autres pays d’Afrique et d’Asie de manière bien plus subtile ; ce que certains ont appelé la sur-américanisation de ces continents avance rapidement.

Le terme se rapporte au développement d’une bourgeoisie parasitaire qui n’ajoute rien à la richesse nationale, qui dépose même dans les banques capitalistes hors du pays ses énormes revenus abusivement entassés et qui pactise avec l’étranger pour obtenir encore des bénéfices, méprisant tout ce qui touche au bien-être de son peuple.
D’autres dangers nous guettent, comme la compétition entre pays frères, politiquement amis et parfois voisins, qui essayent de développer des investissements identiques, dans le même temps, et pour des marchés souvent incapables de le supporter.
Cette compétition a pour défaut un gaspillage des énergies qui pourraient être utilisées pour mettre en place une complémentarité économique bien plus développée. Sans oublier qu’elle autorise le jeu des monopoles impérialistes.
Parfois, lorsqu’il est réellement impossible de réaliser un certain investissement avec l’aide du camp socialiste, il est mené à bien moyennant un accord avec les capitalistes. Ces investissements capitalistes n’ont pour seul inconvénient la manière dont sont accordés les prêts, d’autres y sont associés, qui ont une grande importance, comme la création de sociétés mixtes avec un voisin dangereux. Puisque les investissements sont généralement parallèles à ceux d’autres états, les divisions entre pays amis pour différends économiques sont encouragées. Il y a aussi les risques liés à une corruption qui émane de la présence constante du capitalisme.

Le capitalisme est habile lorsqu’il s’agit des images de développement et de bien-être qui troublent l’entendement de bon nombre de gens.
Ensuite, la chute des cours sur les marchés est la conséquence de la saturation de ceux-ci par un même produit. Les pays touchés se voient obligés de demander de nouveaux prêts, ou d’autoriser les investissements complémentaires qu’impose la concurrence.

L’économie tombe alors dans l’escarcelle des monopoles, et les pays retombent lentement mais sûrement dans le passé. Voilà la conséquence ultime d’une telle politique.

A nos yeux, la seule manière sûre de réaliser des investissements qui impliquent des puissances impérialistes est la participation directe de l’état en qualité d’acquéreur des biens dans leur intégralité. Cela limite aux seuls contrats d’approvisionnement les agissements des impérialistes et les empêche d’aller plus loin que la porte de notre maison. Dans ce cas, profiter des contradictions internes des impérialistes pour obtenir des tarifs plus avantageux n’a rien d’illicite.

Il faut se pencher sur les aides « désintéressées » qu’elles soient économiques, culturelles ou autres, que l’impérialisme octroie directement ou à travers des états fantoches, mieux accueillis que lui-même dans certaines parties du globe.

Faute de percevoir à temps tous les dangers signalés, des pays qui ont amorcé avec foi et enthousiasme leur parcours sur la route menant à la libération nationale empruntent en fait la voie néocoloniale.

La domination des monopoles s’y établit subtilement, et sa progression y est si mesurée que ses effets restent difficiles à percevoir avant le jour où ils sont brutalement ressentis.
Un travail considérable nous attend.

D’immenses problèmes se posent à nos deux mondes, celui des pays socialistes et celui qu’on appelle le tiers-monde. Nos problèmes sont étroitement liés à l’être humain et à son bien-être, et à la lutte contre le principal responsable de notre retard.
Confrontés à ces problèmes, nous autres, pays et peuples conscients de nos devoirs, des dangers qu’implique notre situation et des sacrifices que suppose le développement, nous devons prendre des mesures concrètes pour établir des liens d’amitié sur deux plans : le plan économique et le plan politique.

Il est impossible de les dissocier.

Nous devons former un vaste bloc compact qui aide de nouveaux pays à se libérer à leur tour, non seulement du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir économique impérialiste.

La question de la libération d’un pouvoir politique oppresseur par les armes doit être traitée en appliquant les règles de l’internationalisme prolétarien.

Il serait absurde de considérer qu’un chef d’entreprise d’un pays socialiste puisse hésiter à envoyer au front les chars que produit sa société sans garanties de paiement.

Nous devons juger tout aussi absurde l’idée qu’on enquête sur la solvabilité d’un peuple qui lutte pour sa libération ou qui a déjà besoin d’armes pour défendre sa liberté.

Dans le monde où nous évoluons, les armes ne peuvent pas être une marchandise, elles doivent être fournies gratuitement et en quantité suffisante, mais réaliste, aux peuples qui les demandent et qui ont en mire notre ennemi commun.

C’est dans cet esprit que l’URSS et la République populaire de Chine nous ont accordé leur aide militaire.

Nous sommes socialistes, nous sommes la garantie d’une utilisation idoine de ces armes, mais d’autres traversent une situation comparable à la nôtre, et le traitement doit être égalitaire.

Il faut riposter aux abominables attaques nord-américaines contre le Vietnam et contre le Congo en fournissant à ces pays frères tous les instruments nécessaires à leur défense, ou en leur accordant notre pleine et inconditionnelle solidarité.
Sur le plan économique, nous devons faire le chemin du développement avec les plus modernes technologies. Nous ne pouvons pas commencer à suivre la lente progression de l’humanité qui va du féodalisme aux temps atomiques et automatiques.

Cette voie, partiellement inutile, exigerait d’immenses sacrifices.

Il faut prendre la technologie là où elle se trouve.

Nous devons exécuter le grand bond technologique pour réduire l’écart qui nous sépare des pays les plus développés. La technologie doit être présente dans les grandes usines, et dans une agriculture convenablement développée, mais surtout elle doit s’appuyer sur une culture idéologique et technique assez forte, et sur une base populaire suffisante, pour alimenter continuellement les centres de formation et les centres de recherche qui doivent voir le jour dans tous les pays et pour fournir des hommes capables d’utiliser les technologies actuelles et de s’adapter aux technologies futures.

Ces cadres doivent avoir une conscience claire de leur devoir envers la société où ils vivent.

Une culture technologique appropriée est impossible si elle n’est pas associée à une culture idéologique.

Dans la majorité de nos pays, il est impossible d’atteindre une base industrielle suffisante,c’est elle qui détermine le niveau de développement dans la société moderne,si on ne commence pas par assurer au peuple la nourriture nécessaire, les biens de consommation indispensables et une éducation adéquate.
Il faut dépenser une bonne partie des revenus nationaux dans l’investissement prétendument improductif qu’est l’éducation, et il est nécessaire d’accorder une attention préférentielle au développement de la productivité agricole.
Dans beaucoup de pays capitalistes, cette dernière atteint des niveaux incroyables, tels qu’ils donnent naissance à ce contresens qu’est la crise de surproduction , et donc d’invasion de céréales, d’autres denrées alimentaires premières
Destinées à l’industrie venant de pays développés, alors que tout un monde souffre de la faim.

C’est pourtant un monde comptant terres et hommes en quantités suffisantes pour produire plusieurs fois la nourriture dont a besoin la terre entière.
L’agriculture doit être considérée comme un pilier fondamental du développement, et, dans ce but, les modifications dans la structure agricole et l’adaptation aux nouvelles possibilités techniques et aux nouvelles obligations que suppose l’éradication de l’exploitation de l’homme doivent être des aspects fondamentaux de notre travail.
Avant de prendre des décisions coûteuses qui pourraient provoquer des dommages irréparables il est nécessaire de se livrer à une prospection minutieuse du territoire national. C’est l’une des étapes préliminaires de l’enquête économique et de l’exigence élémentaire s’une planification correcte.
Nous appuyons chaleureusement la proposition algérienne d’institutionnaliser nos relations. Nous tenons seulement à présenter quelques considérations complémentaires.

En premier lieu, pour que l’union soit un instrument de la lutte contre l’impérialisme, le concours des peuples latino-américains et l’alliance avec les pays socialistes sont nécessaires.
En second lieu, il faut veiller au caractère révolutionnaire de l’union, en interdire l’accès aux gouvernements ou mouvements qui ne s’identifient pas avec les aspirations générales des peuples, et créer des voies permettant d’exclure ceux qui, peu ou prou, s’éloignent du bon chemin, s’agisse t-il de gouvernements ou de mouvements populaires.
En troisième lieu, il faut soutenir l’établissement de nouvelles relations, sur un pied d’égalité, entre nos pays et les pays capitalistes. Il est nécessaire d’établir une jurisprudence révolutionnaire qui nous protège en cas de conflit et donne un nouveau contenu à nos relations avec le reste du monde.
Nous parlons un langage révolutionnaire et luttons honnêtement pour le triomphe de la révolution, mais il nous arrive souvent de nous prendre dans les mailles d’un droit international dont la création résulte des confrontations entre les puissances impérialistes, et non de la lutte des peuples libres et des peuples justes.
Nos peuples souffrent, par exemple, de l’angoissante pression que représentent les bases militaires étrangères installées sur leur territoire ; ou ils sont forcés de supporter le lourd fardeau de dettes externes qui atteignent d’incroyables proportions. L’histoire de ces handicaps, est bien connue de tous. Des gouvernements fantoches, des gouvernements affaiblis par une longue lutte de libération ou par le développement des lois capitalistes du marché, ont autorisé la signature d’accords qui menacent notre stabilité interne et compromettent notre avenir.
Il est temps de secouer ce joug, d’imposer la renégociation des dettes écrasantes et d’obliger les impérialistes à abandonner leurs bases d’agression.
Je ne voudrais pas terminer cette intervention, redite de concepts bien connus de vous tous, sans attirer l’attention de ce séminaire sur le fait que Cuba n’est pas le seul pays d’Amérique,c’est tout simplement le seul qui ait la chance de s’expriment aujourd’hui devant vous,et que d’autres peuples versent en ce moment leur sang pour obtenir les droits dont nous jouissons.

Depuis cette tribune, lors de toutes les conférences, et même partout, où qu’ils soient représentés, en même temps que nous adressons un salut simultané aux peuples du Vietnam, du Laos, de cette Guinée qu’on appelle portugaise, d’Afrique du sud et de Palestine, et à tous les pays exploités qui luttent pour leur émancipation, nous devons faire entendre note voix amicale, tendre notre main et offrir notre souffle aux peuples frères du Venezuela, du Guatemala et de Colombie qui, aujourd’hui, les armes à la main, opposent un « non » définitif à l’ennemi impérialiste.

 

Peu de théâtres aussi symboliques qu’Alger, l’une des plus héroïques capitales de la liberté pourraient accueillir ces propos. Que le magnifique peuple algérien, entraîné comme peu d’autres dans les souffrances de l’indépendance, sous la direction de son Parti, mené par notre cher camarade Ahmed Ben Bella, nous serve d’inspiration dans cette lutte sans quartier contre l’impérialisme mondial.»


Piqûre de rappel … Le 10 octobre 1714, L'Adelaïde,navire négrier est pris dans un cyclone et fait naufrage sur le Cap Corrientes.

Vaisseau de 4ème rang construit à Toulon par le maître constructeur François Coulomb entre décembre 1697 et le 10 janvier 1699, date de son lancement,il effectuait son voyage de traite.

Le 1er février 1714, il part de Ouidah après avoir chargé à bord plus de trois cents esclaves qui seront vendus à Léogane (Saint-Domingue), deux esclaves meurent pendant la vente.

Léogane fut un des premiers sites de la colonisation française à Saint-Domingue, et joua le rôle de chef-lieu de la colonie jusqu'à la fondation de Port-au-Prince en 1749.

L'Adelaïde est un bâtiment de 400 tonneaux, long de 37,25 m (longueur de quille : 29,06 m ), large de 9,80m , ayant un creux de 4,38 m et un tirant d'eau de 4,71 m,qui avait un équipage réglementaire de 6 officiers et 200 hommes d'équipage. 

En 1711, il est utilisé par la Compagnie des Indes Orientales.

Puis à partir de 1713, il est affrété à la Compagnie de l'Assiento et armé à Port-Louis. Il est commandé par de Champmoreau, l'équipage est alors de 130 hommes et l'armement de 30 canons.

Il faut noter que l'Adelaïde se trouve dans le cas des navires affrétés à la Compagnie de l'Assiente et destinée à fournir les vice-royautés espagnoles en esclaves, mais qui se trouvent en cours de traite au moment de la signature du traité d'Utrecht (11 avril 1713) qui met fin au contrat d'Assiente entre la France et l'Espagne, ceci explique le débarquement des esclaves à Léogane et non dans une colonie espagnole. 

 

LISTE DES NAVIRES NÉGRIERS DONT LES EPAVES ONT ÉTÉ RETROUVÉES

 

1 - NÉGRIERS IDENTIFIÉS

 

1.1 Henrietta Marie, négrier anglais coulé en Floride sur le New Ground Reef en 1700

1.2 Fredensgborg, frégate négrière dano-norvégienne naufragée sur l'île de Tromøy au large d'Arendal en Norvège le 1erdécembre 1768.

1.3 James Matthews, ex-négrier portugais coulé au large de Freemantle en Australie en 1841.

1.4 Queen Anne's Revenge (ex Concorde)

1.5 Princesa Luiza

1.6 Saint-Géran

1.7 Le Sea Horse

1.8 L'Adelaïde

 

2 - NÉGRIERS NON IDENTIFIÉS

 

2.1 Epave de Saint-Quay Portrieux - France

Site trouvé en 1987, au large de Saint-Quay en Bretagne, après que des pêcheurs aient pris dans leurs filets quelques défenses d'éléphants. Deux centaines de défenses d'éléphant de 0, 40 à 1,80 m, un bracelet de manille et quelques perles furent trouvées sur le site par 6 mètres de profondeur , par Loïc Le Tiec et Daniel David. Aucune trace de la coque du navire ni de ses équipements n'ont été retrouvés.

2.2 Epave du Loup Garou / Martinique - France

2.3 Epave dite Manilla wreck aux Bermudes

2.4 L'épave de Pen Azen (France)

Cette épave déclarée à l'administration en 1994 a fait l'objet de deux courtes expertises effectuées par le DRASSM (Direction des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) en 1994 et 1995. La découverte de bracelets de manille milite pour l'identification d'un navire négrier, toutefois les autres objets mis au jour ne sont pas connus malgré des demandes répétées à l'administration.La présence sur le site d'une ancre et deux pierriers à boîtes a également été notée au cours de la première expertise, ne permettant pas d'avancer une datation précise.

2.5 L'épave suédoise de l'île de Mayo (Cap Vert)


Piqûre de rappel…Le 10 octobre 1993,le président rwandais Juvénal Habyarimana remercie à Paris le président français François Mitterrand pour l’aide militaire de la France qui maintient deux compagnies à Kigali, pour «faire la soudure avec la force internationale neutre» de 800 casques bleus attendue en décembre. 

Le 6 avril 1994, Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, meurent dans un attentat contre leur avion,de retour d'un sommet en Tanzanie.

Les circonstances troubles ravivent les tensions sous-jacentes entre Hutu et Tutsi,et,dès le lendemain commencent au Rwanda des massacres de masse, qui dureront jusqu'en juillet, provoquant l'exode de 2 millions de personnes et la mort de milliers d'autres.

Le 22 avril 1995,L'armée patriotique rwandaise tire sur les déplacés du camp de Kibeho.

Ils encerclent quelques 100 000 personnes, regroupées dans un espace restreint.

En utilisant armes automatiques, lance-roquettes et grenades, les militaires tirent longuement à plusieurs reprises sur la foule.

Les premiers bilans font état de 4 000 à 8 000 morts.L'ONU conclut à 2 000 victimes,338 selon le gouvernement qui avait décidé le 18 avril de fermer les camps de déplacés hutus abritant de 100 000 à 200 000 personnes.

Kibeho petite localité du sud du Rwanda se situant près de la ville de Gikongoro est paradoxalement et certainement la ville rwandaise la plus connue mondialement derrière Kigali. En effet, elle est connue pour être le seul lieu d’apparition mariale sur le continent africain. Chaque année donc des milliers de pèlerins catholiques affluent dans ce petit village sur le chemin de la Vierge Marie.

Reconnu comme un lieu saint, Kibeho, a été le lieu de refuge de populations à majorité catholique et pratiquante. Déjà en avril 1994, des centaines de Tutsis y avaient péri en tentant de fuir les exactions des milices interahamwes. Un an plus tard, Kibeho deviendra le théâtre du massacre des déplacés hutu craignant de rentrer sur leurs collines nouvellement conquises par le FPR/APR.

Sous les yeux d’une demi-douzaine d’agences de l’ONU, de 3300 Casques bleus et de près de 120 ONG internationales, 2500 soldats de l’APR utilisent des armes automatiques, des lance-roquettes et des grenades, assassinant selon les sources onusiennes près 8000 hommes, femmes ou enfants. Les civils présents et certains médias,dont CNN, parleront même de près de 25000 victimes.

De ce 22 avril 1995, on ne dénombre que quelques témoignages venant notamment d’humanitaires ou encore de soldats onusiens de la MINUAR. Dans l’article de l’historienne et sociologue, Claudine Vidal, sur les massacres de Kibeho, elle cite notamment le témoignage de casques bleus présent sur place : « les tirs reprennent vers 14 heures 30 et continuent plusieurs heures. Des soldats rwandais, montés sur le mur de ce bâtiment, tirent de là sur la foule, indifférents à la présence des Casques bleus et des gens de MSF. L’APR utilise des minis lance-roquettes (RPG), des grenades et des kalachnikovs.»...

Thierry Pickard, militaire australien présent sur place et membre d’une équipe médicale australienne de 32 personnes, venues au Rwanda dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, en fera même un livre (Combat Medic: An Australian Eyewitness Account of the Kibeho Massacre Big Sky Publishing, Australia/2008).

Il explique que: « Les militaires du FPR tuaient les rescapés des bombardements avec des baïonnettes pour épargner leurs balles. Dans ce massacre, personne n’était épargné. Même des bébés sur le dos de leurs mères étaient tués. D’autres avaient la gorge coupée. C’est la première fois où je voyais, dans ma vie de militaire, des hommes devenir des cibles de tir à l’arme comme dans des exercices militaires.»


Piqûre de rappel...Le 11 octobre 1887 Granville Tailer Woods met au point les systèmes et les appareils téléphoniques. Deux ans plus tard, le 1er janvier 1889, il invente l’interrupteur électrique (LE COMMUTATEUR).

Il est né le 23 avril 1856 à Columbus,Ohio.

L'office des brevets des États-Unis lui reconnaît plus de soixante brevets.

C'est le premier Américain d'origine africaine a avoir été ingénieur en mécanique et électronique après la guerre de sécession.

Autodidacte, il a consacré l'essentiel de son travail aux trains et aux tramways. Une de ses inventions les plus remarquables est The Multiplex Telegraph, un dispositif qui permettait d'envoyer des messages entre les gares et les trains en mouvement. 

Son travail a assuré un système de transport public plus sûr et meilleur pour les villes des Etats-Unis.

Il obtient gain de cause à deux reprises devant les tribunaux face à des compagnies qui contestaient ses droits à des brevets,notamment contre Thomas Edison qui revendiquait l'antériorité du système de télégraphie à induction.

Granville Tailer Woods meurt le 30 janvier 1910 à New York City sans avoir été honoré pour son génie.

L'inventeur prolifique sera honoré à titre posthume par le National Inventors Hall of Fame et le Temple National de Gloire pour les Inventeurs.

Voici quelques uns de ses brevets :

N°299,894 3/6/1884,Premier brevet pour l'amélioration de l'appareil de chauffage central

N°308,817 2/12/1884, Transmetteur téléphonique

N°639692 19/12/1899 Pour des manèges de divertissement

http://www.granvilletaylorwoods.com/

 


Piqûre de rappel…Le 13 octobre 1961,Louis Rwagasore, héros de l'indépendance burundaise et 1er ministre depuis 2 semaines,est assassiné à Bujumbura.Jean Kageorgis, le jeune Grec qui a tiré sur le prince,est un tueur à gages recruté par des dirigeants du parti démocrate-chrétien burundais soutenu par les intérêts belges.

Condamné à mort par le justice belge,Kageorgis est exécuté le 30 juin 1962, veille de l'indépendance. 

Condamnés à des peines de prison, les autres comploteurs,4 dirigeants du PDC et un commerçant grec,sont rejugés par la justice burundaise et pendus le 15 janvier 1963 au stade de Gitega,devant 10 000 personnes.

Aucune suite n'a été donnée aux témoignages qui aurait pu conduire à une mise en cause de la tutelle belge.

Fils aîné du roi Mwambutsa qui a régné sur le Burundi pendant toute la période coloniale belge et jusqu’au lendemain de l’indépendance (1915-1966), Louis Rwagasore (1932-1961) a fréquenté dans sa jeunesse les meilleures écoles du Ruanda-Urundi belge. 

Il a été l’un des tout premiers Burundais à suivre des études universitaires en Belgique, à partir de 1953. 

C’est à son retour au pays, en 1956, qu’il a commencé à exprimer ses aspirations politiques, en proposant notamment un projet de «constitution murundi», immédiatement dénigré et rejeté par la Tutelle belge.

A partir de 1957 ,il lance deux coopératives de commerce et de consommation au profit des producteurs et commerçants «indigènes»,considérées par les autorités belges comme des «machines de guerre» anticolonialistes qui fédèrent différentes composantes de la société burundaise jusque là peu coordonnées.

Le prince capitalise cette cohésion populaire pour fonder le parti Uprona (Unité et progrès national) au tournant des années 1958-1959.

Pour freiner son ascension,et le sortir de l'échiquier politique,les autorités coloniales le placent en résidence surveillée lors des premières élections multipartites de la fin 1960.

Mais l’année suivante,la supervision par l'ONU d'un scrutin législatif ,le 18 septembre 1961,permet à l'UPRONA  de remporter une écrasante victoire. 

Rwagasore fut alors nommé Premier ministre puis forma le premier gouvernement du Burundi autonome.

Il n’eut cependant pas le temps de le diriger ;

le 13 octobre 1961, un tueur à la solde de ses adversaires politiques,qui étaient en outre ses cousins dynastiques, l’exécuta d’une balle dans la tête.


Piqûre de rappel....Le 14 octobre 1930 naît à Lisala au Congo Joseph-Désiré Mobutu ,devenu Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, surnommé «Le Léopard de Kinshasa» ou le Guide éclairé, le Timonier, le Pacificateur, le Léopard du Zaïre, l’Aigle de Kawele…aux plus belles heures de ses 32 ans de règne.

Second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997 (le pays est rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997). 

Après son passage dans l'armée, dont il sort sous-officier, il devient journaliste pour le quotidien libéral de Léopoldville "L'Avenir" en 1957 sous la supervision de l'un de ses mentors, le journaliste Antoine Roger Bolamba, qui l'introduit à Emery Patrice Lumumba. 

En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba qu'il fera arrêter et assigner à résidence la même année,en tant que chef d'état-major, et sous l'influence Belge. 

Le 25 novembre 1965, il renverse le premier président Joseph Kasa-Vubu.

Il instaure un parti unique, « le Mouvement populaire de la révolution» et devient le maréchal président. 

1971 est « l'année des 3 Z » celle de sa « révolution culturelle» , il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre. 

Dans la foulée, il impose un costume traditionnel, crée une version zaïroise du costume occidental : « l'abacost» (à bas le costume) et il oblige les zaïrois à choisir un nom africain (non chrétien), ce qu'il fait lui-même en devenant Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, c'est-à-dire « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l'arrêter». 

Il impose le lingala, sa langue maternelle à Kinshasa par l'enseignement dans les écoles.

Le 24 avril 1990,il consent à ouvrir le pays au multipartisme.

En mai 1997,il est chassé du pouvoir suite à l'entrée des troupes de Mzee Laurent-Désiré Kabila,à Kinshasa.

Le 7 septembre 1997 ,il meurt à Rabat au Maroc où il vît en exil depuis quatre mois. 

C’est au cimetière européen de Rabat,en toute discrétion,sans le faste qu’on lui connaissait qu’il est enterré.


Piqûre de rappel …Le 14 octobre 1964, Martin Luther King devient à 35 ans le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la Paix.Il est récompensé pour son combat non violent pour les droits civiques des Noirs.Un an après son célèbre discours "I have a dream ".Il recevra son prix la 10 décembre à Oslo….


Piqûre de rappel…Le 15 octobre 1987,Thomas Isidore Noël Sankara,président du Burkina Faso,est assassiné avec 12 de ses compagnons,lors d'un coup d'État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré.

Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré «décédé de mort naturelle» par un médecin militaire. 

L'absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabè a été condamnée en 2006 par le Comité des droits de l’homme des Nations unies.

Assassinat  7 jours après son dernier discours public en hommage à Che Guevara.

Le 7 octobre 1987, lors d'un de ses derniers conseils des ministres, le président Sankara distribua une copie de la lettre de Ché Guévara adressée à son ami Fidèle Castro avant de quitter l’île de Cuba. 

Un passage de la lettre dit : « Je m’en vais. Je sais que je laisse ma femme et mes enfants. La révolution établie à Cuba s’occupera de ma femme et de mes enfants ». 

Un ministre demanda au Président Sankara ce que signifiait cette lettre. 

Il lui répondit : « Comprenne qui pourra »…. 

Il incarna et dirigea la révolution burkinabée du 4 août 1983.

Thomas Isidore Noël Sankara naît le 21 décembre 1949 à Yako.

Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. 

Il a suivi une formation d'officier à Madagascar et devint en 1976 commandant du centre de commando de Pô. 

La même année, il fait la connaissance de Blaise Compaoré avec lequel il formera le Regroupement des officiers communistes dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani.

En septembre 1981, il devient secrétaire d'État à l'information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo.

Il démissionne le 21 avril 1982,en déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »

Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d'État porte au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo.et,Sankara devint premier ministre en janvier 1983, mais il est limogé et mis aux arrêts le 17 mai, après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand.

Suite à un nouveau coup d'État, le 4 août 1983 Thomas Sankara accède à la présidence. 

Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son «Discours d'orientation politique», écrit par Valère Somé. Son gouvernement retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il créa les Comités de défense de la révolution.

Son leitmotiv «La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »….

Il avait à peine 38 ans.


Piqûre de rappel...Le 16 octobre 1968 aux Jeux Olympiques de Mexico,Tommie Smith qui vient de battre le record du monde du 200 mètres et son compatriote américain John Carlos, arrivé en troisième position, marquent l'histoire en faisant du stade une arène politique .Ils lèvent leurs poings gantés de noir et baissent la tête au moment où retentit l’hymne américain. Un geste symbolique pour dénoncer la discrimination raciale des noirs-américains aux États-Unis et afficher leur soutien aux Black Panthers.Tommie Smith expliquera : « Quand je gagne, je suis Américain, pas Noir-Américain. Mais si je fais quelque chose de mal, ils vont dire que je suis un Négro. Nous sommes Noirs et nous sommes fiers de l’être. L’Amérique Noire comprendra ce que nous avons fait ce soir ...Nous ne sommes pas les braves garçons, ni de braves animaux que l’on récompense avec des cacahuètes. Si les gens ne s’intéressent pas à ce que les Noirs pensent en temps normal, qu’ils ne viennent pas voir les Noirs courir en public… L’Amérique blanche ne nous reconnaît que comme champions…». Dans ses mémoires,John Carlos écrira. «Je n’étais pas là pour la course, j’étais là pour l’après-course». Même le médaillé d'argent, l'Australien Peter Norman, affichera son appui en portant le macaron de l'OPHR (Olympic Project for Human Rights),mouvement mis sur pied afin d'inciter des athlètes noirs à exprimer leur mécontentement en boycottant les Jeux olympiques de 1968.Suite à ce geste, les deux athlètes afro-américains ont été déchus de leur titre et exclus à vie des Jeux Olympiques.L'athlète américaine Wyomia Tyus, médaille d'or des Jeux olympiques d'été de 1964 et à Mexico au 100 mètres féminin, offrit ses médailles d'or à Smith et Carlos pour leur geste.


Piqûre de rappel...Le 17 octobre 1899,un décret portant réorganisation de l’Afrique occidentale française,supprime la colonie du Soudan français et répartit son territoire entre trois colonies existantes et deux nouveaux territoires militaires.

La colonie du Sénégal reçut les onzes cercles de Kayes, Bafoulabé, Kita,Satadougou, Bamako, Ségou, Djenné, Nioro, Goumbou,Sokolo et Bougoumi ; 

celle de la Guinée française, les six cercles de Dinguiray, Siguiri, Kouroussa, Kandan, Kissidougou et Beylas ; 

celle de la Côte d’Ivoire, les trois cercles ou résidences de Odjenné, Kong et Bouna ; 

celle du Dahomey, le canton de Kouala ou Nebba, au sud de Liptako, ainsi que le territoire de Say, comprenant les quatre cantons de Djennaré, Diongnré, Folmongani et de Botou.

Le premier territoire militaire recouvrit la circonscription dite « région nord et nord-est du Soudan français », comprenant les six cercles ou résidence de Tombouctou, Iumpi, Goudam, Bandiagara, Dori et Ouahigouya ; le second territoire militaire, la circonscription dite « région Volta », comprenant les cercles ou résidences de San, Ouadagoudou, Léo, Koury, Sikasso, Bobo Dioulassou et Djebougou.

Aux termes du décret du 1er octobre 1902, portant réorganisation du gouvernement général de l’Afrique occidentale française, celui-ci comprenait :

Quatre colonies, administrées par un gouverneur, portant le titre de lieutenant-gouverneur, et assisté par un secrétaire général :

La colonie du Sénégal, dont le territoire était réduit aux « territoires d'administration directe » ;

Les trois colonies suivantes, maintenues dans leurs limites existantes : la Guinée française, la Côte d'Ivoire et le Dahomey ;

Un territoire, administré directement par le gouverneur général ou, par délégation spéciale, par le secrétaire général du gouvernement général, assisté par un conseil d'administration :

Les Territoires de la Sénégambie et du Niger, créés à partir des territoires du Haut-Sénégal et du Moyen-Niger et des « pays de protectorat » relevant jusqu'alors du Sénégal.

 

L’Afrique Occidentale Française était placée sous l’autorité d’un gouverneur général, dont dépendaient plusieurs lieutenants gouverneurs. 

Les frontières de chacune des colonies composant l’AOF étaient négociées avec les puissances coloniales voisines par des conventions. 

En cas de voisinage franco-français, elles étaient définies par décision administrative. 

Au fur et à mesure de l’implantation française, le découpage du territoire était géré par des unités administratives, des cercles et des subdivisions.


Piqûre de rappel...Le 18 octobre 1926 naît à Saint-Louis, dans le Missouri,Chuck Berry,de son vrai nom Charles Edward Anderson Berry ,légende du Rock (guitariste,chanteur,auteur,compositeur).

Il fait partie des artistes les plus importants et plus influents du rock and roll.

« S’il fallait trouver un autre nom au rock ‘n’ roll, il faudrait l’appeler Chuck Berry » disait John Lennon. 

Surnommé "Crazy legs" pour son jeu de jambes sans égal, Chuck Berry apprend la guitare jazz durant son enfance, tout en accumulant les petits boulots et en flirtant avec la délinquance.

Devenu coiffeur, marié et père de famille, il arrondit ses fins de mois en jouant de la guitare dans des clubs, lorsqu'il est remarqué par le bluesman Muddy Waters.

En 1955, il enregistre sa première chanson, "Maybellene", qui devient un tube phénoménal et marque pour lui le début du succès.

En 2003, Rolling Stone Magazine l’a classé 6ième meilleur guitariste de tous les temps et 25ème plus grand chanteur de tous les temps. 

Les Rolling Stones et AC/DC lui ont beaucoup emprunté.C’est un des premiers musiciens à être entré au Rock and Roll Hall of Fame, en 1986.

Chuck Berry jouait une fois par mois dans une discothèque de St. Louis a plus de 80 ans passés.

Ultime illustration de son influence, une version de "Johnny B. Goode" a été placée dans la série d'enregistrements envoyés dans l'espace à bord de la sonde Voyager 1 lancée par la Nasa en 1977 à la rencontre d'éventuels extra-terrestres.

Chuck Berry meurt le 18 mars 2017 à 90 ans. 

Il laisse une oeuvre immense, de "Maybellene" à "Roll Over Beethoven" qui ont influencé plusieurs générations de musiciens. 

Auteur d'un grand nombre de classiques du rock, il a composé des dizaines de tubes des années 50, 60 et 70, parmi lesquels "Sweet Little Sixteen", "School Days" ou "My Ding a Ling". 


Le 19 octobre 1986, un avion présidentiel s’écrase contre le flanc des montagnes Lebombo, près de Mbuzini, en Afrique du Sud. À son bord se trouvent quarante-quatre passagers, des hauts responsables dont des ministres, seuls dix survivent. La nouvelle se répand rapidement et prend une dimension internationale car parmi les victimes, figure le président mozambicain, Samora Moisés Machel, à peine reconnaissable, en raison de nombreuses blessures subies à la tête. D’entrée, de nombreuses questions se posent, alimentées notamment par les dix heures qui se sont écoulées avant que les responsables sud-africains daignent informer leurs homologues mozambicains. Que cache cette attente ? La thèse de l’accident est vite balayée d’un revers de la main par de nombreux observateurs d’autant que la police sud-africaine s’est rendue sur les lieux du crash depuis de longues heures. Les doutes sont nourris par la situation complexe qu’entretiennent les deux pays. Depuis l’accession au pouvoir de Samora Moisés Machel, le Mozambique abrite les bases arrières des mouvements de libération sud-africain et zimbabwéen, l’ANC et la Zanu. De leurs côtés, comme pour rendre la pareille à leur voisin, la Rhodésie (appellation du Zimbabwe jusqu’en 1980) et l’Afrique du Sud apportent un soutien financier et logistique à la Résistance nationale mozambicaine (Renamo), un mouvement armé en lutte contre le gouvernement mozambicain. En 1984, les accords de Nkotami signés par l’Afrique du Sud et le Mozambique prévoient la fin de cette guerre par pions téléguidés, mais l’encre est à peine séchée que les belles promesses s’envolent. Les signataires ne respectent pas les accords. C’est dans ce contexte que le président mozambicain prend l’avion pour la Zambie, en octobre 1986, pour évoquer la situation avec des homologues : les présidents zambien, angolais et zaïrois. Il ne rentrera jamais dans son pays car à son retour, son avion s’écrase. L’année suivante, la justice tranche. La commission Margo, qui porte le nom du juge sud-africain Cecil Margo en charge de l’enquête, rend son verdictet déclare que le crash est dû à une simple erreur de pilotage. Un regard sur les faits validé par l'International Civil Aviation Organization. Le rapport est en revanche rejeté par les gouvernements mozambicains et de l'URSS. Les soviétiques produisent leur propre rapport suggérant que l'avion a été délibérément détourné de son vol normal par la mise en place d'une balise radio, qui l’a trompé en usant de signaux erronés qui ont amené le pilote a adopté une altitude trop basse, provoquant le crash.. Ils se sont fondés sur le virage brutal à 37° de l’appareil vers la droite, alors qu’il se dirigeait droit sur Maputo. Les années passent et la veuve du président mozambicain, Graça Machel épouse le président de la nouvelle Afrique du Sud, post apartheid, Nelson Mandela. Cette même année 1998, comme un cadeau de mariage, la commission sud-africaine « Vérité et réconciliation » s’engage à rouvrir l’enquête sur les circonstances de la mort de son premier mari. Mais les années passent sans que l’on joigne l’acte à la parole jusqu’en 2003, quand un journaliste, spécialiste du sujet, reçoit une lettre d’un détenu de la prison de Pretoria, Hans Louw, ancien des Forces spéciales sud-africaines et du Bureau de coopération civile, le service visible de ce qui était en réalité les services de renseignements sud-africains. Condamné à vingt-huit ans de prison pour meurtre, il raconte que : « La cible était clairement identifiée: l’avion de Samora Moisés Machel ».

Une fausse balise avait été placée pour conduire le pilote à croire qu’il était au Mozambique, alors qu’il était en réalité à Mbuzini et qu’il descendait. Une thèse confirmée par des équipiers du condamné mais réfutée par les anciens responsables sud-africains.

 

Faute de preuves suffisantes pour identifier les commanditaires et étayer une nouvelle thèse à porter devant la justice, la mort de Samora Moisés Machel qui avait pris place à bord de son avion présidentiel, un Tupolev, piloté par des militaires russes, reste officiellement le fruit d’une erreur de pilotage. Le premier président de la République du Mozambique, fils de paysans, Infirmier de formation, qui a gravi les échelons pas à pas au sein du Front de Libération du Mozambique au début des années 1960 pour s'opposer à l'occupation portugaise ,voulait faire de l'école une base du pouvoir populaire.


Piqûre de rappel...Le 20 octobre 2011 est exécuté le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Il disait : "Si le développement n’arrive pas à se mettre en marche effectivement en Afrique, c’est parce qu’il y a des forces internes et externes qui agissent contre l'évolution du continent noir"


Piqûre de rappel...Le 21 octobre 1945 s'achève le Ve Congrès panafricain de Manchester rassemblant plus de deux cent délégués du monde entier.

Ils insistent sur l'indispensable nécessité d'organisation et d'unité pour gagner la lutte de libération nationale en Afrique.

Le congrès réaffirme la détermination des peuples colonisés à être libres.

Kwamé NKRUMAH déclare :« Le cinquième congrès panafricain invite les intellectuels et les travailleurs des colonies à prendre conscience de leurs responsabilités. La longue, longue nuit est achevée. En luttant pour les droits syndicaux, le droit de former des coopératives, la liberté de presse, d'assemblée, de démonstration et de grève, d'imprimer et de lire la littérature nécessaire à l'instruction des masses, vous utiliserez les seuls moyens que vous avez de conquérir vos libertés. De nos jours, il n'y a qu'une seule façon d'agir, et c'est l'organisation des masses »


Piqûre de rappel …Le 21 octobre 1940 naît Edson Arantes do Nascimento dit Pelé à Tres Corações au Brésil.

Vainqueur de la Coupe du Monde (1958, 1962, 1970); de la Coupe d'Amérique du Sud des Clubs (1961,1962); de la Coupe du Brésil (1968); de la Coupe intercontinentale des clubs (1962,1963) du Championnat des États-Unis (1977).

Il a inscrit 1 281 buts en 1 363 matches.,marqué 6 fois 5 buts en un match , 30 fois 4 buts , 90 fois 3 buts.

Il a été 106 fois international.

Le bâtiment dédié à sa carrière sportive s'appelle tout simplement O Rei Pelé (le roi Pelé), inspiré du surnom qui lui a été donné en hommage à son talent incomparable balle au pied....


Piqûre de rappel …Le 22 octobre 1957 François Duvalier, surnommé «Papa Doc », accède au pouvoir à Haïti.Le médecin de campagne et ethnologue noir de 50 ans, laisse espérer une sortie des ténèbres.Mais l'on déchante vite car le nouveau président instaure une dictature népotique et sanglante en s'appuyant sur une milice privée, les « tontons macoutes »…. 

Né le 14 avril 1907 à Port-au-Prince, François Duvalier fut le président de la république d'Haïti de 1957 à 1971. 

Quatorze ans de dictature. 

En 1958, l'état de siège est décrété en Haïti, puis périodiquement reconduit. 

En 1961, François Duvalier voit son mandat prolongé de cinq ans, puis en 1964, il se fait proclamer président à vie. 

À force d'obstination, il obtient du Vatican le droit de désigner lui-même les évêques catholiques du pays.

En 1971, à sa mort, il laisse le pouvoir à son fils,Jean-Claude Duvalier (19 ans). Comme son père, il est nommé président à vie mais finit par être chassé vers la France en 1986 par un soulèvement populaire.

 

" Je voudrais que l'on se souvienne de moi comme d'une personne qui voulait être libre, pour que les autres le deviennent aussi."

Piqûre de rappel …Le 24 octobre 2005 meurt à 92 ans Rosa Louise McCauley Parks, une couturière noire devenue une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis en refusant de céder sa place à un blanc dans le bus, ce qui lui valut le surnom de mère du mouvement des droits civiques de la part du Congrès américain.

Rosa Parks dit en 1988: « Nous devons redoubler d’efforts pour essayer d’inspirer notre jeunesse et les inciter à vouloir étudier notre héritage ainsi qu’à savoir ce que cela signifie être noir dans l’Amérique d’aujourd’hui »….

Le 1 Décembre 1955 à Montgomery, aux États-Unis, aurait pu être un jour comme les autres dans cette Amérique minée par la ségrégation où noirs et blancs ne se mélangent pas conformément à la politique du « separate but equal » (« séparés mais égaux ») en vigueur depuis l'arrêt Plessy de 1896.

Homer Plessy, mulâtre de Louisiane, né libre , achète le 7 juin 1892, un billet de première classe, auprès de l'« East Louisiana Railroad ».

La compagnie de chemins de fer avertie de son origine "raciale" engage un détective privé pour procéder à son arrestation dès qu'il prend place ,assis, dans le wagon réservé aux blancs.

Il est jeté dehors sans ménagement. Plessy, soutenu par le Comité des Citoyens, s'engage dans une bataille juridique, d'abord devant la Cour de district considérant que la loi de 1890 viole le treizième et le quatorzième amendements, qui entérinent l'abolition de l'esclavage, et accorde la citoyenneté et une égale protection des droits à tous ceux qui sont nés sur le territoire des États-Unis.

Le procès « Plessy vs State of Louisiana » constitue la deuxième étape de la bataille judiciaire.

Le juge Ferguson, déjà présent lors du premier procès, tranche en faveur de l'indépendance législative de l'état, et Plessy est débouté, condamné à une amende de 25$.

Le Separate Car Act est ainsi jugé constitutionnel, à la condition qu'il ne s'applique que dans l'état de Louisiane.

Quatre ans après le funeste voyage d'Homer Plessy, en 1896, l'affaire est portée devant la Cour Suprême des Etats-Unis d'Amérique.

Le 18 mai 1896, par sept voix contre une, l'un des juges étant absent en raison du décès de sa fille, la Cour Suprême rejette le recours de Plessy, et ne constate aucune violation de la loi par l'état de Louisiane. La mesure y est même présentée comme indispensable pour éviter les troubles à l'ordre public.

Tout en réaffirmant le principe de l'égalité puisque les noirs, comme les blancs ont accès aux trains de la compagnie.

Le 1er décembre 1955 sera finalement tout sauf un jour ordinaire en raison du ras-le-bol d'une couturière noire de 42 ans qui allait décider,sans l'avoir préméditer,de briser le silence et de dire « NON ».

Cette femme ,qui embarque comme chaque matin à bord du bus l'amènant au travail va changer un détail à ses habitudes,un détail perçu comme un crime de « lèse-majesté » dans le contexte ségrégationniste où les noirs ne sont pas des citoyens à part entière.

Cette femme dénommée Rosa Louise McCauley Parks, et connu sous le nom de Rosa Parks tient tête au chauffeur du bus qui lui demande de se lever pour laisser sa place assise à un blanc, elle dit « NON ! ».

Il la menace d’appeler les policiers,elle répond : “Faites donc !”.

Après ces quelques mots,sa vie va basculer,plus rien ne sera jamais comme avant pour celle qui deviendra une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

Elle confiera plus tard :“Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien.Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs”.

Ce 1er décembre 1955, Rosa Parks est arrêtée et conduite au poste de police, comme une vulgaire criminelle qui a osé vouloir être traitée comme une citoyenne ,au même titre que les blancs.

Qu'à cela ne tienne, elle vient de semer la graine de la révolte qui germe à vue .Ed Nixon, responsable du bureau local de la National association for the advancement of colored people, où Rosa Parks travaille comme secrétaire, prend contact avec l'avocat Clifford Durr et l'a font libérer. Elle devient le symbole du collectif «Montgomery Improvement association» animé par le pasteur Martin Luther King qui lance le boycott de la compagnie d'autobus . Les dirigeants du mouvement noir font appel auprès de la cour fédérale de l'Alabama afin de clamer le caractère inconstitutionnel de la ségrégation raciale dans les transports publics. Ils remportent une première victoire avec la condamnation de la ségrégation raciale dans les bus par la Cour suprême de l'Alabama, le 5 juin 1956.

La décision est confirmée le 5 décembre par la Cour Suprême des États-Unis.

Le 20 décembre 1956, enfin assurés de leur victoire, les Noirs de Montgomery mettent fin à 381 jours de boycott. C'est le début d'une longue lutte non-violente pour l'intégration des Noirs dans la société américaine.

Il faudra ensuite prendre son mal en patience durant neuf longues années de lutte pour qu’en 1964 une loi interdise finalement aux Etats-Unis toute forme de discrimination basée sur la race, la couleur, le sexe, la religion ou la nationalité.

 


Piqûre de rappel …Le 25 octobre 1892,l'afro-américain Lincoln Fremont Brown reçoit le brevet n°484 994,pour son invention du MORS DE BRIDE DE CHEVAL.

Un dispositif utilisé pour monter à cheval,et,pour les courses de chevaux,généralement en métal ou en matière synthétique. 

Lorsque Lincoln l'a fabriqué, il était en acier inoxydable, nickelé, cuivre, caoutchouc et aluminium.

Il est placé dans la bouche d'un cheval ou d'un autre équidé et aide le cavalier à communiquer avec l'animal.

Dernier enfant d'une fratrie de sept,il naît le 27 octobre 1866 dans l'Ohio et meurt à 62 ans le 10 décembre 1928.


Piqûre de rappel …Le 26 octobre 1892 est une journée historique dans la guerre engagée par la France au Dahomey pour agrandir sa domination en Afrique.

Le Colonel Alfred Amédée Dodds à la tête de plus de 3000 hommes fait face à une population déterminée qui  résistera durant presque deux années.

Le 26 octobre 1892 sera « la journée la plus meurtrière de cette guerre » selon Dodds.

A 50 kilomètres à peine d’Abomey, les soldats français font face à une armée immense qui leur bloque le passage.

Des guerrières connues pour leur courage,leur force et leur détermination.

Ces guerrières combattent au devant de l’armée car elles sont sans pitié face à leurs ennemis et très résistantes au combat. 

Le colonel Dodds s'inquiète de ces combattantes qui n'ont rien à perdre car il a entendu parler de SEH-DONG-HONG-BEH, femme guerrière au courage inégalable qui avait dirigé une armée de 6000 Amazones vers 1852. 

« Vaincre ou mourir », tel est leur adage et elles excellent dans le combat au corps à corps.

On les appelle les « Mino » (« nos mères », en langue fon),surnommées les  « Amazones du Dahomey » par les européens.

Sélectionnées et entraînées au combat dès l’adolescence,elles gardent leur virginité et consacrent leur vie au Roi Béhanzin qui dirige le Royaume du Dahomey. 

Elles sont réparties selon leurs spécialités 

les « les Gulonento » qui portent une cartouchière à compartiments. Leur poudre est soigneusement conservée dans des feuilles de bananiers.

les « les Gohento »  les archères.

les « Nyekplohento » les faucheuses armées d’une énorme lame de 45 cm au bout d’un manche de 60 cm

l’Elite, les chasseresses choisies pour leur force physique et leur stature,très respectées,qui participent au combat si le Roi Béhanzin est personnellement en danger, et la nation. 

Elles viennent rapidement à bout des soldats à mains nues mais passent de 1200 à une centaine face aux équipements sophistiqués utilisés par les Français.

En novembre 1892, lorsque les Français atteignent Abomey, ils ne doivent combattre qu’une cinquantaine d’Amazones.

Le Roi Béhanzin fuira à l’intérieur du pays où il continuera à lutter contre l’armée française jusqu’en 1894.

Il finira par se rendre et sera déporté en Martinique, puis en Algérie où il s’éteindra. 

Plusieurs des soldats français qui eurent à lutter contre les Amazones raconteront, l’habilité, le courage et la force de ces femmes noires prêtes à perdre la vie pour sauver leur royaume.


Piqûre de rappel …Le 27 octobre 1971,le président Joseph-Désiré Mobutu annonce le recours à «l'authenticité», une série de mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l'Occident.

1971 est « l'année des 3 Z » celle de sa « révolution culturelle» , il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre.

De nombreux lieux sont rebaptisés : Léopoldville devient Kinshasa.

Le pays est rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997.

Les standards d’habillement occidentaux sont aussi, par souci d’authenticité, abandonnés au profit de « l'abacost» (à bas le costume).

Il impose le lingala par l'enseignement dans les écoles.

Il oblige tous les citoyens à adopter des noms africains en lieu et place de noms européens ou chrétiens.

En 1972, le général Mobutu s’appelle désormais Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga,c'est-à-dire «Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l'arrêter».

Aux plus belles heures de ses 32 ans de règne;il est aussi surnommé «Le Léopard de Kinshasa» ou le Guide éclairé, le Timonier, le Pacificateur, le Léopard du Zaïre, l’Aigle de Kawele….

Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga,second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997,est chassé du pouvoir en mai 1997,suite à l'entrée des troupes de Mzee Laurent-Désiré Kabila,à Kinshasa.

Le 7 septembre 1997 ,il meurt à Rabat au Maroc où il vît en exil depuis quatre mois.C’est au cimetière européen de Rabat,en toute discrétion,sans le faste qu’on lui connaissait qu’il est enterré.

 


Piqûre de rappel…Le 28 octobre 1959,lors du congrès du Mouvement National Congolais LUMUMBA (MNC-L) à Kisangani,autrefois Stanleyville jusqu'en 1966,la gendarmerie attaque les nationalistes et tue 20 personnes.

Patrice Lumumba dit :"Marchez, n'ayez pas peur! Nous vous demandons si nous mourons demain de garder nos enfants convenablement. Nous allons mourir pour vous et nous ne le craignons pas. Les Belges sont venus avec leurs gros engins, avec des soldats armés de fusils pour nous tuer si nous disons que nous voulons obtenir notre indépendance." Eux, ils ont des fusils, nous, nous avons nos mains. Je vous le demande à vous: est-ce que vous avez peur? Nos mains suffiront!"…. 

Il demande l'indépendance immédiate et décide de boycotter les élections communales de décembre annoncées le 7 octobre 1959 par l'administration coloniale.

Suite à cela l'administration veut arrêter Lumumba,des affrontements entre les masses nationalistes et la gendarmerie font 20 morts. 

Le gouverneur de Kisangani, M. Leroy déclare : "Lumumba a provoqué des émeutes pour empêcher les élections. Il a reçu d'un étranger des leçons de technique révolutionnaire."

Lumumba est emprisonné le 31 octobre.

La tension est vive et une Table ronde est organisée à Bruxelles du 20 janvier au 20 février 1960. 

Sous la pression des délégués congolais, la Belgique doit libérer Lumumba qui arrive à la Table ronde pour y faire un triomphe. 

La date de l'indépendance est fixée au 30 juin.

Les élections nationales ont lieu le 22 mai 1960. 

Les nationalistes s'imposent. 

Le MNC-L obtient environ un quart des sièges (35 députés nationaux, 110 conseillers provinciaux et 21 sénateurs).

Le PSA, avec 13 députés nationaux, 35 conseillers provinciaux et 5 sénateurs, devient le principal parti de la Province de Léopoldville (Congo Central, Kwilu, Kwango et Lac Mai Ndombe). 

Le CEREA de Kashamura,(10 députés nationaux, 30 conseillers provinciaux et 7 sénateurs), et le Balubakat de Sendwe, (7 députés nationaux, 23 conseillers provinciaux et 5 sénateurs), rejoignent la coalition MNC-L et PSA.

Le 21 juin, Kasongo (MNC-L) est élu president de la Chambre avec 74 voix contre 58 pour Bolikango (PUNA) (et 1 pour un troisième candidat, 4 absents).

Le 22 juin, Iléo (MNC-K/UNIMO) est élu président du Sénat (dans le troisième scrutin) avec 41 voix contre 39 pour Mokengele (MNC-L) (4 absents).

Le 24 juin, Kasa-Vubu (ABAKO) est élu chef d’état par le Chambre et le Sénat réunis, avec 159 voix contre 43 pour Bolikango (PUNA) (11 abstentions, 8 absents).

Le 24 juin, le gouvernement-Lumumba est investi par la Chambre (74 contre 1, 5 abstentions, 57 absents) et le Sénat (60 contre 12, 8 abstentions, 4 absents).

 

 

 

 

 


Piqûre de rappel …Le 29 octobre 1960, Cassius Marcellus Clay Jr gagne son premier combat professionnel aux points à Louisville contre Tunney Hunsaker.

Il change son nom en Mohamed Ali à l'âge de 22 ans après avoir rejoint la Nation of Islam en 1964.

Le 28 avril 1967 Mohamed Ali se voit retirer son titre de champion du monde des poids lourds gagné en 1964 en raison de son refus de servir au Vietnam.

Il explique qu'il n'a «rien contre le Viêtcong» et qu'«aucun Vietnamien ne (l)'a jamais traité de nègre».

Trois semaines plus tard, il est condamné à une amende de 10.000 dollars et à 5 ans de prison. 

Il perd aussi sa licence de boxe. 

Mohammed Ali fait appel et après des débats houleux, la Cour suprême invalide la décision le 28 juin 1971, à l'unanimité.

Pour la première fois,le 30 octobre 1974, s’est tenu à Kinshasa en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), un combat de boxe mémorable : George Foreman contre Mohamed Ali,des poids lourds, deux immenses boxeurs venus d’Amérique.

D’un côté, George Foreman, l’incontestable champion du monde, véritable machine à KO. 

De l’autre, le challenger, Mohamed Ali, ancien maître de la catégorie. 

Un duel nommé The Rumble in the jungle (Le combat dans la jungle) et qui est considéré comme le plus illustre des combats de l’histoire de la boxe.

George Foreman perd ses titres WBA et WBC au profit de Mohamed Ali.

Le tonnerre gronde dans le ciel et la pluie s’abat sur le stade du 20 mai, pour saluer le retour du champion Ali au sommet . 

The Greatest a livré un match tactiquement parfait, déjouant tous les pronostics. 

Mohamed Ali devient le deuxième poids lourd à reconquérir son titre depuis Floyd Patterson.

Cette nuit, à Kinshasa, le plus grand des boxeurs est entré dans la légende.

Son Palmarès :

61 combats, 56 victoires (dont 37 avant la limite), 5 défaites.

Membre de l'International Boxing Hall of Fame depuis 1990.

Elu boxeur de l'année en 1963, 1972, 1974, 1975 et 1978.

Champion du monde WBA des lourds, du 25 février 1964 au 19 juin 1964, après sa victoire par K.-O. (7e round) face à Sonny Liston (USA).

Champion du monde WBC des lourds, du 25 février 1964 au 11 mars 1969.

Champion du monde WBA des lourds, du 6 février 1967 au 29 avril 1967, après sa victoire face à Ernie Terrell (USA)

Champion du monde WBA et WBC des lourds, du 30 octobre 1974 au 15 février 1978, après sa victoire par K.-O. (8e round) à Kinshasa (RDC, ex Zaire) face à George Foreman (USA). 

Perd sa ceinture aux points au profit de Léon Spinks.

Champion du monde WBA des lourds, du 15 septembre 1978 au 27 avril 1979, après sa victoire face à Leon Spinks (USA)